Face à la propagation rapide du coronavirus et à la croissance exponentielle du nombre de cas, nombreux sont les français qui se posent la question du dépistage. Quels symptômes permettent de passer le test ? Où et comment se faire diagnostiquer ? Quelle est la stratégie actuelle du gouvernement ?
Qui peut se faire dépister ?
Aujourd’hui, le stade 3 prévoit que seules les personnes présentant des symptômes sévères et le personnel soignant travaillant au contact des malades peuvent bénéficier d’un test de dépistage : « Je me fais tester uniquement si je suis une personne fragile ou à risque, si je présente des signes de gravité, si je suis déjà hospitalisé, si je suis un professionnel de santé, si je suis une personne fragile en structure collective (EPHAD, handicap) », indique le gouvernement sur son site lié au coronavirus.
Pour les personnes présentant des symptômes similaires mais ne correspondant à aucune des catégories citées, le médecin généraliste fait alors son diagnostic sur signes cliniques, sans solliciter le dépistage. Cette procédure vient d’une volonté du gouvernement de limiter le nombre de tests réalisés.
Comment se faire dépister?
- Si vous vous reconnaissez dans l’une des catégories pouvant bénéficier du test du coronavirus, la première étape pour se faire dépister reste de contacter son médecin traitant, voire d’appeler le 15 si vous présentez des difficultés respiratoires ou que les symptômes vous obligent à agir dans l’urgence.
- Si vous n’êtes pas sûr qu’il est nécessaire de réaliser un test de dépistage, le gouvernement a mis en place le site https://www.maladiecoronavirus.fr/ pour vous apporter des réponses et vous guider dans votre démarche.
Pour l’instant, il n’y a pas en France de tests en libre-service comme il peut en exister dans d’autres pays touchés par l’épidémie. Seuls les grands centres hospitaliers et les laboratoires de ville sont aujourd’hui habilités à tester, et à l’exception de l’IHU de Marseille, qui a décidé de dépister toute personne se présentant avec des symptômes légers, le nombre de tests réalisés reste limité.
Le test, développé à l’Institut Pasteur, est de type PCR, et permet par un prélèvement de cellule nasale de détecter la présence ou non du virus SARS-CoV-2, à l’origine de la maladie du Covid-19. Il est très rapide, et les résultats doivent être transmis sous 24 heures maximum (la majorité sont obtenus dans les 4 à 5 heures suivant le test). Il coûte 54€ s’il est réalisé dans un laboratoire de ville, et 135€ s’il est réalisé dans un centre hospitalier.
Quelle stratégie de dépistage aujourd’hui en France ?
Depuis le début de l’épidémie, le ministre de la Santé Olivier Veran n’a cessé d’expliquer que la France suivait les directives de l’Organisation Mondiale de la Santé en matière de dépistage. Mais la stratégie française est pointée du doigt : aujourd’hui, la France est un des pays qui dépiste le moins sa population. Depuis le passage au stade 3, « 9000 tests du coronavirus sont réalisés chaque jour », selon Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.
Cette méthode est de plus en plus critiquée, face aux excellents résultats que certains pays obtiennent en pratiquant un dépistage de masse. Le champion en la matière, la Corée du Sud, a réalisé près de 400000 tests depuis le début de l’épidémie, et est aujourd’hui avec l’Allemagne le pays qui affiche le taux de léthalité le plus bas (120 morts pour 9037 cas, soit 1,3%).
Un dépistage de masse… après le confinement
Depuis deux semaines, l’OMS a changé de direction, et a émis de nouvelles recommandations. « Nous avons un message simple à tous les pays : testez, testez, testez les gens ! » exprimait Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, le lundi 16 mars. Olivier Veran a rapidement répondu en expliquant que la France se préparait désormais à « multiplier les tests au moment où le confinement sera levé ».
Une réaction jugée insuffisante par beaucoup, mais qui s’explique autant par une stratégie du gouvernement visant à contenir l’épidémie que par le manque de moyens actuel des centres hospitaliers. Les matières premières et consommables indispensables au dépistage (comme les écouvillons) commencent à manquer, et certains laboratoires et centres hospitaliers sont déjà surchargés par la quantité de patients actuels.
L’espoir réside aujourd’hui dans la mise en service de nouveaux tests, plus efficaces, et qui sont actuellement en cours de développement, voire en passe d’être validés par la Commission Européenne. Les tests de sérologie, qui reposent sur l’analyse sanguine pour détecter la présence ou non du virus, sont particulièrement mis en avant par le gouvernement.